Ecrire était alors plus qu'un éxutoire, c'était un second souffle qui me permettait, non pas d'oublier la douleur, trop présente, trop chevillée en mon corps pour que cela soit possible, mais plutôt d'essayer de l'appréhender différemment.

Ce n'était rien d'autre, au fond, qu'une révolte, puis au delà de la colère, le refus de me laisser envahir par cette pieuvre tentaculaire qui menaçait au fil des jours de posseder non seulement mon corps, mais également chaque fibre de ma pensée, de mes émotions ou de mon intellect.

Et chaque mot, chaque phrase conclue, devenait un défis, une victoire contre l'abandon, et la tentation de me recroqueviller toute entière autour de ce corps en souffrance, qui, par moment semblait ne plus tout à fait m'appartenir, de me balancer d'avant en arrière, dans l'espoir vain en me berçant ainsi d'endormir un tant soit peu la douleur.

J'ai écrit avec des mots simples ce que j'espère, ce que je crois être un hymne à la vie, à l'espoir... et malgré ses inévitables défauts, je le revendique haut et fort. Car certains ont bien sûr trouvés les mots trop simples, les images trop communes et sans révolte, sans suffisamment de violence. Pas assez dans l'air du temps...

Mais cela, vous le comprendrez, n'est pas dans ma nature!